La smart data, nouvel or noir de l’Assurance

Philippe Fevrier, Président de Veltys et Yves Pizay, Senior Partner chez Kea & Partners

L’enjeu du Big data pour les entreprises n’est pas tant la collecte de données exponentielles via des bases dédiées, des réseaux sociaux ou des objets connectés que le sens qu’elles peuvent leur donner. D’où l’émergence de la « smart data », c’est-à-dire l’exploitation des informations utiles permettant d’évoluer vers une relation client de plus en plus fiable, forte et prédictive… Et par effet de ricochet de créer de la valeur additionnelle.

 

Le monde des Assurances n’échappe bien sûr pas à cette révolution majeure. Kea & Partners a donc souhaité échanger avec ses clients et partenaires sur ce thème fondateur lors d’une conférence organisée à l’Atelier Renault sur les Champs Elysées. Animée par Yves Pizay – senior partner chez Kea – elle a réuni trois grands témoins : Florence Picard – Présidente de la Commission Scientifique de l’Institut des Actuaires, Philippe Fevrier – cofondateur du cabinet Veltys et Giacomo Lovati – directeur des services assuranciels d’UnipolSai Assicurazioni (Groupe Unipol).

 

A la recherche du Graal numérique :  » La data, c’est le pétrole du XXIème siècle « 

C’est sur cette métaphore désormais classique qu’Yves Pizay a souhaité introduire le débat, pointant les points communs entre les développements de stratégies industrielles nés de l’or noir et ceux nettement plus immatériels rendus possibles par l’exploitation intelligente des data. Les comportements des individus génèrent en effet des données actives, vivantes qui s’inscrivent par nature au cœur des modèles économiques de l’assurance. Un véritable gisement en termes de connaissance-clients qui amène non seulement à segmenter, à conquérir, à réactiver, à fidéliser, mais également à prédire et à anticiper… Sans oublier bien sûr les conséquences opérationnelles directes : baisse des coûts et des sinistres.

  » Il s’agit là de la matière première de notre métier  » résume Florence Picard. « Plus rare qu’elle n’y parait, elle permet de mieux appréhender le risque et intéresse de ce fait fortement statisticiens et actuaires, surtout face à la montée en puissance des plateformes.« 

Elle met toutefois en garde contre l’attrait de la  » toute puissance  » des data :  » Il faut se méfier des modélisations abusives et ne pas succomber au mythe de la fouille automatisée de données qui déboucherait sur une martingale extraordinaire sans passer par des travaux statistiques… C’est-à-dire basculer directement de l’information à l’action via des algorithmes, tout en oubliant l’humain. Cette tentation du tout  » data driven  » peut conduire à commettre de néfastes erreurs. » En d’autres termes, il convient de savoir se baser sur les faits et de savoir  » lever le nez  » pour formuler des hypothèses susceptibles de décrire le mécanisme expliquant les corrélations observées.

Une vision que Philippe Fevrier reprend à son compte:  » Il existe plusieurs règles à suivre absolument : avancer étape par étape sur le mode  » test and learn  » ne pas investir massivement et aveuglement dans les data sans approche stratégique claire, savoir parler aux données en utilisant les algorithmes avec prudence.« 

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Yves Pizay, Senior Partner chez Kea & Partners et Philippe Fevrier, Président de Veltys

 

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L’enjeu du Big data pour les entreprises n’est pas tant la collecte de données exponentielles via des bases dédiées, des réseaux sociaux ou des objets connectés que le sens qu’elles peuvent leur donner. D’où l’émergence de la « smart data », c’est-à-dire l’exploitation des informations utiles permettant d’évoluer vers une relation client de plus en plus fiable, forte et prédictive… Et par effet de ricochet de créer de la valeur additionnelle.

 

Le monde des Assurances n’échappe bien sûr pas à cette révolution majeure. Kea & Partners a donc souhaité échanger avec ses clients et partenaires sur ce thème fondateur lors d’une conférence organisée à l’Atelier Renault sur les Champs Elysées. Animée par Yves Pizay – senior partner chez Kea – elle a réuni trois grands témoins : Florence Picard – Présidente de la Commission Scientifique de l’Institut des Actuaires, Philippe Fevrier – cofondateur du cabinet Veltys et Giacomo Lovati – directeur des services assuranciels d’UnipolSai Assicurazioni (Groupe Unipol).

 

A la recherche du Graal numérique :  » La data, c’est le pétrole du XXIème siècle « 

C’est sur cette métaphore désormais classique qu’Yves Pizay a souhaité introduire le débat, pointant les points communs entre les développements de stratégies industrielles nés de l’or noir et ceux nettement plus immatériels rendus possibles par l’exploitation intelligente des data. Les comportements des individus génèrent en effet des données actives, vivantes qui s’inscrivent par nature au cœur des modèles économiques de l’assurance. Un véritable gisement en termes de connaissance-clients qui amène non seulement à segmenter, à conquérir, à réactiver, à fidéliser, mais également à prédire et à anticiper… Sans oublier bien sûr les conséquences opérationnelles directes : baisse des coûts et des sinistres.

  » Il s’agit là de la matière première de notre métier  » résume Florence Picard. « Plus rare qu’elle n’y parait, elle permet de mieux appréhender le risque et intéresse de ce fait fortement statisticiens et actuaires, surtout face à la montée en puissance des plateformes.« 

Elle met toutefois en garde contre l’attrait de la  » toute puissance  » des data :  » Il faut se méfier des modélisations abusives et ne pas succomber au mythe de la fouille automatisée de données qui déboucherait sur une martingale extraordinaire sans passer par des travaux statistiques… C’est-à-dire basculer directement de l’information à l’action via des algorithmes, tout en oubliant l’humain. Cette tentation du tout  » data driven  » peut conduire à commettre de néfastes erreurs. » En d’autres termes, il convient de savoir se baser sur les faits et de savoir  » lever le nez  » pour formuler des hypothèses susceptibles de décrire le mécanisme expliquant les corrélations observées.

Une vision que Philippe Fevrier reprend à son compte:  » Il existe plusieurs règles à suivre absolument : avancer étape par étape sur le mode  » test and learn  » ne pas investir massivement et aveuglement dans les data sans approche stratégique claire, savoir parler aux données en utilisant les algorithmes avec prudence.«